Dix ans après la disparition brutale de Zoé, mère et épouse follement aimée, celle et ceux qui restent, le père, la fille et le fils nous racontent avec délicatesse les étapes de leur reconstruction. Rembobinant les souvenirs, ils se rappellent l’annonce, l’enterrement, les rites religieux, puis la vie d’après, et dressent le portrait intime d’une famille qui résonne en chacun·e de nous. Sans jamais verser dans le pathos, ils nous racontent avec le sourire.
Par une écriture nerveuse, directe, à fleur de peau, par la fluidité des dialogues, par une langue ouverte avec beaucoup de naturel au parler contemporain, Théo Askolovitch, jeune auteur, metteur en scène et comédien, réalise une pièce intime et touchante, en équilibre fragile entre comédie et tragédie.
Au final, le miracle advient sur le plateau : ce que la vie lui a ôté, le théâtre le lui offre, réunir les vivants et les morts et faire du souvenir un geste en commun. Le contraire d’une plainte. Un puissant hommage à la vie.